❛Le passé est du présent devenu vieux.❜ 20 lignes
Holà, holà ! Mon histoire ? Je vois pas trop ce que j'aurais à dire dessus, hm ? Raconter ma vie ? Bon,
warum nicht ?
Je suis né dans un petit patelin paumé en Allemagne qu'on nomme… Berlin. Ouais nan en fait nan c'est pas paumé du tout mais j'avais envie de dire ça. J'ai pas grand chose à dire là-dessus si ce n'est que euh, c'était cool ? Certainement ? Oui, oui, en soi naître c'est assez cool en effet, c'est plus pratique pour vivre après.
«
Oscar, arrête de dire de la merde et de divaguer, sinon après-demain on y est encore, ach !»
Ja, Mirzaaaa. Bref ! Je suis resté à Berlin pendant une bonne partie de mon enfance, et même que c'était la grosse éclate, j'ai jamais eu à me plaindre (mais je le faisais quand même parce que j'étais un sale gosse). J'ai aussi eu
l'incommensurable plaisir (vous sentez le sarcasme ?)de voir mes deux très chères petites soeurs naître durant cette période, j'ai respectivement trois ans et cinq ans d'écart avec elles.
«
Ja, enfin ça on s'en fout, hein.»
Certes. Pour en revenir à nos moutons (et je peux confirmer que ces deux pestes en sont avec leurs cheveux tout bouclés), je me suis jamais très bien entendu avec elles. C'est la vie. Disons qu'on se supporte et qu'on peut passer de bons moments ensemble, mais une fois sur deux ça finit toujours par gueuler. Faut croire qu'il y a un truc qui cloche. Enfin encore, quand on était gamins on se tapait dessus, aussi. Plus maintenant, c'est déjà ça. Ahem.
Vous vous demandez comment que ça se fait que je suis plus à Berlin ?
«
Nein.»
Euh, ta gueule Mirza. Eh bien c'est très simple ! On a juste dû déménager car Mamounette s'est faite muter, et admirez le français bancal de cette phrase. J'ai toujours eu un peu de mal avec cette langue, même si ladite Mamounette est française et que je suis bilingue grâce à elle.
«
Toujours est-il que tu gardes quand même un semblant d'accent quand tu parles français.»
Oui bon bah hein ! On peut pas tout avoir pour soi. Même moi. ENFIN BREF, (notez que nous Allemands gardons cette habitude de gueuler pour tout et n'importe quoi) (non c'est faux j'aime juste faire le con avec les clichés) (mais euh bon bref) (trop de parenthèse tue la parenthèse) (et c'est pour ça que j'en refais une) (luv) nous avons donc déménagé, quand j'avais l'âge de neuf ans, pour cette pas si magnifique ville que ça, j'ai nommé Paris ! Au début on s'en foutait parce que euh on s'adapte vite quand on est gosse il faut croire, et puis on parlait déjà français donc ok.
«
Ouais tu dis ça mais relis-toi et tu verras que tu devrais te la boucler un peu.»
… Mirza. Grawr. Le seul petit et unique souci c'est que euh genre les gosses, c'est cruel, ach ach ach. Allez savoir pourquoi quand il fut temps de rentrer en CM1, nouvelle école, arrivée en cours d'année tout ça tout ça, eh ben ça l'a pas fait. On dirait pas comme ça mais j'ai vraiment eu des problèmes d'intégration avec les autres nabots qui fréquentaient mon école. J'étais un peu différent donc ils en ont profité cette bande de chimpanzés décongelés, tous les jours c'étaient les moqueries et les piques sans queue ni tête, même qu'à la fin je me faisais voler mon goûter. J'ai jamais réussi à m'en remettre, de ça, c'est important, le goûter.
«
Tout ça pour dire que t'es un peu trop gourmand.»
Ja. Et aussi que je me sentais plus forcément très bien en allant à l'école, mais j'étais faible alors j'ai supporté jusqu'à la fin, parce que bon au final je savais même plus si je préférais me faire bizuter par les autres élèves ou les deux chèvres qui me servent de
schwestern.
Le seul truc que j'aimais bien, c'était aller chez la grand-mère parisienne, parce qu'elle me racontait toujours comment elle séduisait tous les hommes qui la côtoyaient (il lui manquait une case à la madame) en me faisant des cookies. C'est aussi elle qui a remarqué la première que j'avais des doigts de lutin— euh de fée ahem, et donc c'est aussi elle qui m'a donc initié à ma plus grande passion dans la vie (après le goûter, faut pas déconner non plus) : la couture !
«
Je décerne une mention spéciale à cette grand-mère maintenant six pieds sous terre car cela a permis mon existence.»
Wow pour une fois que tu dis pas un truc complètement dépréciatif. Je note, je note, Mirza. La couture, donc, la couture ! Un art à part entière, ma vie, mon purgatoire. (Oui bon j'ai dit ça juste car c'est très classe) (Mais ça m'a toujours servi à me changer les idées et faire passer les ondes négatives) Depuis que j'ai découvert, j'adore, je suis accro et je rêve de pouvoir en faire quelque chose pour le reste de ma vie. J'ai commencé par des peluches, Mirza étant la première, des peluches j'en faisais vraiment très beaucoup. Et peu à peu j'ai fais des écharpes, gants, vestes, vêtements… Jusqu'à refaire ma garde-robe toute entière. Ma Singer reçue au Noël de mes quatorze ans m'est aussi utile que fidèle, qu'est-ce que j'y suis attaché !
«
Ce que tu n'as pas dit, c'est que je suis aussi ton doudou, depuis toutes ces années.»
… Parce que c'était pas utile ? Ach, tu es vraiment remontée ce soir, ma poule. Passée cette fabuleuse parenthèse sur le monde fantastique, magique et arc-en-cielique de la couture, je peux vous raconter comment j'ai fait pour en arriver à raconter des conneries pareilles à longueur de journées. «Arc-en-cielique», sérieux je m'étonne moi-même, woaaah. J'arrivais donc au collège (et j'avais rien compris à la vie à ce moment-là) (ou peut-être bien que si en fait), et comme j'en avais marre et que j'allais dans un collège un peu loin de la maison exprès pour éviter tous les sacs qui m'emmerdaient en primaire, j'avais aussi décider de plus me laisser marcher sur les pieds si ça recommençait. «
Wesh j'suis une kaïra maintenant là zyva» n'était pourtant pas mon credo. Je me faisais discret, gentil et m'efforçais de me débarrasser de mon
hure d'accent de
scheiße. Ahem, désolé de cette grossièreté.
Puis j'ai fait la rencontre de l'autre là, le type avec un nom de chat. Mais si, Felix. BFFelix, même. C'était vraiment un sale petit con à l'époque. Et
ja, maintenant c'est mon
Best Friend Forever ahaha bestah je te luv tro ahahah—☆«
Euh, juste, arrête-ça.»
Ja, t'as raison. Donc ouais cette petite pelote de laine a essayé de faire de moi son joujou sauf que euh
lol nope, comme diraient certains. J'avais décidé de changer et j'étais pas d'accord, donc je l'ai fait redescendre de son petit nuage et même si ça n'a pas été facile il a fini par se calmer — et ça valait mieux pour lui parce que sinon je lui aurais défait ses lacets pendant qu'il regardait pas pour les renouer entre eux et le regarder se casser la gueule jusqu'à mes pieds. Eh ouais, je suis comme ça, moi.
Par la suite, et je ne sais toujours pas comment (c'est ce que j'aime chez lui), on est devenus potes et maintenant inséparables, c'est juste tellement cool de faire de la merde avec lui. Je t'aime, Bro. Sauf que euh
merde alors !, voilà qu'en cinquième on n'était plus dans la même classe. J'étais toujours assez nul pour n'avoir que lui dans la friendzone et c'était très triste. Mais comme j'étais plus confiant et que mon côté jovial ressortait, j'ai pas eu (trop) de mal à me refaire des potes ! Deux filles cette fois-ci, je m'incrustais dans leur groupe pendant les cours et tout parce que mon Bro n'était pas là, juste adorables ces filles. C'étaient Eva et Raphaëlle. Eva toute timide et Raphaëlle sa garde rapprochée, c'était déjà très mignon. C'étaient deux de plus dans mon petit coeur de brocol— d'artichaut. Sérieux j'ai du mal avec les expressions françaises hein.
«
En même temps quand on y réfléchit ça veut rien dire… Tu devrais te cultiver et chercher le pourquoi du comment on dit ça au lieu de passer ta vie sur 9Gag.»
Ja, ja, plus tard ma poule. On continue sinon on n'avancera jamais. Un truc carrément moins cool est arrivé après. La quatrième. Oui mes enfants, la quatrième. C'était moins cool pour deux raisons : j'avais plus que Raphaëlle dans ma classe et au lieu de choisir allemand en LV2 j'ai fait le con et j'ai pris ESPAGNOL PUTAIN MAIS POURQUOI J'AI FAIT ÇA JE SUIS UNE PATATE EN ESPAGNOL. J'imaginais sûrement que ce serait cool de parler quatre langues avec l'allemand, le français et l'anglais mais en fait c'était un échec critique.
«
Necesitas relajarte, muchacho.»
Ta gueule, toi, putain ta gueule. Pourquoi l'espagnol exiiiiiste
aaaach. Pendant la quatrième, ce qui a été cool (oui c'était cool quand même au final hein faut pas croire) c'est que Eva et Felixinouchou étaient dans la même classe donc on se retrouvait avec Rapha' et tout pendant les pauses. La cantine, qu'est-ce qu'on se tapait des barres. Des trucs tout cons comme voler des desserts ou dessiner sur des bananes, mais c'était magnifique. La fois où Eva m'a balancé un verre d'eau dans la tronche, mais au sens littéral… Donc avec le verre et pas juste l'eau, c'était atrocement drôle.
Enfin, le mieux je crois, l'une des plus belles années de ma vie, c'était la troisième. Le brevet ma gueule, la Singer et la squad.
Ja, la squad. Eva, Rapha', Felixounay, mais aussi Maëlys et Gabriel. Je les ai rencontrés tard ces deux-là, mais on était tous dans la même classe en troisième et ça c'était le pied. J'avais vraiment réussi à me sentir bien, me sentir moi-même et libre. Je me sentais mieux au collège qu'à l'appart', mieux dans n'importe endroit tant qu'on était tous ensemble.
Tous ensemble… Ach, non. Putain, non.
Faut vraiment que je raconte, ça…?
Scheiße, scheiße, ça va pas le faire.
«
En parler ça peut faire du bien, tu sais. Surtout à des personnes inconnues, l'avis extérieur, le fait de ne pas juger, tout ça tout ça…»
J'imagine que tu as raison, boule de poils.
Tss. La seconde. Année de glandage intensfi en perspectif, encore une fois tous les six dans la même classe. Le rêve. «Le rêve», pendant six mois. Six mois insouciants, six mois où pourtant tout commençait à basculer, lentement, mais assez sûrement pour tous nous laisser une marque. Gabriel.
Gabriel… Ça allait pas, on le voyait tous, on le sentait tous pourtant. Mais il a fallu qu'il attende jusqu'au presque dernier moment pour nous le dire, cet abruti…
Je m'en souviendrai toujours je crois, cet après-midi de janvier au Starbucks. Froid, chocolat chaud, tension. il avait l'air tellement grave. Calmement, de ce sang-froid dont il a toujours fait preuve et que je ne saurais qu'admirer aujourd'hui encore, il nous a expliqué. Maladie. Hôpital, incurable, inévitable. Mais aussi bonheur. Liberté, amitié,
merci. Ce «merci», ça m'a achevé. Il résonne encore dans mon esprit, comme je vois encore cette neige tomber au dehors du Starbucks. Tomber, doucement, silencieusement, comme coulaient nos larmes à chacun.
À partir de là, tout est allé très vite, trop vite. Trop trop trop vite—
Gabriel— ! On était en train de le perdre, on le savait, et pourtant on ne pouvait rien faire. Rien faire, si ce n'est vivre à fond tous ensemble pour qu'il soit heureux jusqu'à la fin. Avec Felix on aidait à faire aller, on soutenait et on faisait les clowns, autant pour les autres que pour nous-mêmes. Comme deux les piliers d'un édifice instable et fragile.
Soutenir, soutenir, il fallait soutenir. Changer les idées et se changer les idées. J'avais plus personne à qui parler de tout ça, si ce n'est Felix. Mais même avec lui, ça été dur. La famille, on n'en parle même pas, c'était une des pires années, la seconde. Entre mioche numéro un qui commençait sa crise d'adolescence en écoutant du One Direction à fond dans la chambre à côté (c'était infect putain) et mioche numéro deux qui regardait L'INFÂME VIOLETTA à l'heure des Reines du Shopping juste pour me troller, j'avais même plus envie de gueuler. Sales petites groupies superficielles. Papa et Maman s'engueulaient de plus en plus entre eux pour pas arranger la chose, tiens. Un jour je me barrerai. Promis juré.
Donc en gros voilà, c'était pas la fête à la maison, et je dois avouer que quand Gabriel a… Enfin vous avez compris, après que ses parents nous aient tous appelés, c'était le bad total et pour tout le monde. L'enterrement fini, on est retournés au Starbucks. À discuter de tout et de rien, à se rendre compte qu'on serait jamais plus aussi soudés, jamais plus comme avant. Il nous manquait à tous.
L'été qui a suivi ça, qui a précédé la première, je l'ai passé quasiment intégralement chez Felix, au point de déménager la Singer. J'aurais pas pu résister à l'appart', j'aurais sauté par la fenêtre. Au deuxième ça doit pas tuer, mais pas faire de bien non plus. Après, ils se sont un peu calmés, les dingues qui me servent de famille. Je crois. En tout cas, je ne suis plus le même depuis tout ça, ils ont dû capter. J'ai comme cette espèce de tristesse, de sentiment négatif qui loge en moi, et qui n'attend qu'un moment d'inattention, qu'une seule seconde sans que je fasse le pitre, pour venir me prendre à la gorge et me faire faire une nuit blanche.
Mes notes ont considérablement chuté à cause de ça, mais on m'en veut pas trop. Soit on sait, soit on se doute que c'est la S qui fait ça, le fait d'être seul car tout le monde est parti en S. «
Bande de clochards», je leur dis des fois, pour les taquiner. Ça les fait gueuler autant que quand ils me disent que le Big Bang est dû au hasard. Haha, changez jamais les bros. Quoiqu'il arrive on restera ensemble, on surmontera tout ça, pas vrai ? Tu en penses quoi, Mirza ?
«
Rrron… Psssch… Rrron…»
… T'es sérieuse, boule de poils ? C'est toi qui me dis de tout balancer et tu t'endors ? Espèce de macaque sans honneur ! Franchement je suis pas fier de toi, là, pas du tout !
Et c'est avec ce genre de conneries que je remonte le moral des troupes, maintenant. La Squad existe et existera toujours. C'ma famille, après tout. Je vous aime, je vous aime, putain.
• Naissance à Berlin et tout puis viennent ses deux petites soeurs donc il y reste facile 8-9 ans wesh mais il parle quand même français couramment parce que Môman tout ça tout ça MAIS GENRE il a un peu l'accent haha :'D
• Rien de spécial mais ils déménagent à Paris pour une quelconque raison
• ET LÀ JE SENS DU FEELS ARRIVER GENRE IL ARRIVE PAS À S'INTÉGRER ET IL SE RENFERME SUR LUI-MÊME ET TOUT ET LES GOSSES SE MOQUENT DE LUI MAIS AH QUE FAIS-JE MON BÉBÉ DON'T
• du coup idk comment maybe sa grand-mère lui montre avec ses soeurs et tout mais il découvre la couture vers 10-11ans et s'enferme dedans puis PAF Mirza
• et genre après il rentre au collège et il se dit qu'il va changer parce que merde, donc il se "force" à faire ressortir son côté extraverti parce que de base il l'est hein puis Mirza l'aide et tout voilà elle est cool Mirza
• paf Félix
BFF et tout et tout cf. Kae - 6e ça
• puis euh ben le reste du groupe en 3e voilà j'ai pas grand chose à dire
• fin de 2nde l'autre glandu crève (pourquoi Haruka en fc je vais pleurer là)
• du coup Oscar il est pas très bien parce qu'avec son passé il worship ses amis très beaucoup (plus que sa famille car on apprend plus tard PLOT TWIST qu'il a des pb familiaux) mais il fait genre ça va et du coup aide les autres en les laissant s'appuyer sur lui mais lui n'ose pas se confier sobs mon bébé pourquoi tant de feels, enfin bref il fait un peu pilier et on fait aller, tout ça tout ça (+ ça le rend triste au fond car il est en S et les autres en L)
• terminale youhou il sait pas ce qu'il veut faire après mais sûrement dans la couture, c'est le moment de faire des stages mon petit